Paris, février 2007
Professeur titulaire de sociologie à l’Université de São Paulo,
SERGIO MICELI (né en 1945 à Rio de Janeiro), a enseigné dans les universités nord-américaines de Gainesville/Florida et de Chicago, à l’Ecole Nationale d’Anthropologie et d’Histoire à Mexico, ainsi qu’à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris, où il occupe actuellement la chaire Sergio Buarque de Hollanda, fondée et organisée à la FMSH avec l’appui de l’
Ambassade du Brésil en France et le Banco do Brasil.
Il a été boursier du gouvernement français dans les années 1970, ce qui lui a permis de soutenir en 1978 une thèse de doctorat à l’EHESS avec Pierre Bourdieu, dans laquelle il fait une analyse de la genèse sociale des intellectuels au Brésil et leurs rapports avec l’État. Il a en outre reçu les bourses prestigieuses des Fondations Guggenheim (1981) et Rockfeller (1994). Ayant été classé comme chercheur I-A dès le début de sa bourse au Cnpq, l’équivalent brésilien du Cnrs français, il a été invité en tant que fellow au Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences (Stanford/Palo Alto, 2001/2). En 2005, le professeur Miceli s’est vu accorder l’ordre du mérite scientifique par le gouvernement brésilien. Parmi ses ouvrages, on peut souligner Les intellectuels et le pouvoir au Brésil (Maison des Sciences de l’Homme/Presses Universitaires de Grenoble) - le livre qui inaugura la collection « Brasilia » à la MSH en 1981 -, A elite eclesiastica brasileira (Rio de Janeiro, Bertrand Brasil, 1988, Prix du Meilleur Livre en Sciences Sociales), Imagens negociadas, retratos da elite brasileira 1920-1940 (São Paulo, Cia. Das Letras, 1996), Intelectuais à brasileira (São Paulo, Cia. das Letras, 2001), et Nacional estrangeiro, historia social e cultural do modernismo artistico em São Paulo (São Paulo, Cia. das Letras, 2003). Il a coordonné plusieurs recueils, parmi lesquels les deux volumes de Historia das ciências sociais no Brasil (1ère. éd., 1989/1995 ; 2ème. éd., 2001).
Ses plus récents travaux - sur les portraits de l’élite brésilienne et sur l’avant-garde artistique des années 1920 à São Paulo - reprennent et élargissent ses études sur les intellectuels brésiliens, s’appuyant sur la tradition d’une histoire sociale de l’art. Pour mener à bien ces recherches originales sur la vie culturelle, Sergio Miceli a utilisé une approche de l’objet propre à mobiliser les rapports complexes reliant les mécènes, les artistes, et le marché de l’art, tout en faisant intervenir les échanges entre l’Europe et les pays latino-américains. L’analyse des portraits des groupes dirigeants du Brésil au cours des années 1920-1940 a permis d’examiner les types de contrôles de la vie culturelle exercés par ceux qui détenaient alors le pouvoir politique, avec pour objectif la construction de l’image publique des modèles. L’ouvrage sur l’avant-garde brésilienne met en relief le rapport tendu entre les artistes de la nouvelle génération et leurs protecteurs locaux, et il établit le bilan de leur apprentissage des langages esthétiques de leurs maîtres européens, sans oublier le poids décisif des origines sociales de la plupart des artistes dans les familles d’immigrants. Depuis 2002, Sergio Miceli a beaucoup investi dans une recherche sur la constitution d’un champ littéraire en Argentine, qui vise à entreprendre une analyse comparative dense et nuancée entre les écrivains argentins et leurs homologues brésiliens d’avant-garde dans les années 1920-1930.