>>InlibroVeritas, par Tina Noiret
InlibroVeritas,
Littérature équitable et Amérique latine
InLibroVeritas, le site de la littérature équitable, marque un tournant dans l’appropriation des moyens d’expression par les écrivants eux-mêmes. Le rêve de publier soi-même son livre et de l’offrir à l’univers est aujourd’hui réalité, une réalité virtuelle certes mais qui amoindrit pour beaucoup l’injustice et le fardeau d’être à jamais et pour tous un "écrivain qui n’écrit pas, une aberration à la folie" comme le disait Frank Kafka à son ami Max Brod.
Avec cette nouvelle manière de concevoir la littérature, et les rapports sociaux entre lecteurs, écrivains et éditeurs, de nouveaux chemins de traverse, de nouveaux "chemins de la connaissance" s’ouvrent aux "vaincus". Mais surtout de nouveaux espoirs prennent forme pour les sans-voix (cent voies) comme pour les sans trop d’argent, dans la ligne de l’émergence d’un nouvel art numérique, art pauvre, art des nouveaux pauvres ? Ceux qui en principe n’ont pas accès aux médias, et voici qu’une nouvelle étape dans la mise à disposition universelle de la culture a été franchie en partenariat avec le Brésil.
En effet, le Ministère de l’Education Brésilien, dans le cadre de la création d’un portail d’accès au savoir et à la culture, “Domínio Público”, a décidé de reprendre les œuvres du domaine public français proposées sur InLibroVeritas.
Vous en lirez davantage par Matthieu Pasquini lui-même, Gérant et fondateur du site sur un blog créé à cet effet :
http://www.ilv-experience.net/blog/index.php/2007/05/05/50
La diffusion et le partage de la culture universels ouvrent les bras à toutes nations engagées dans ce processus.
Les auteurs "libres" d’InLibroVeritas commencent déjà à rêver d’une étape ultérieure, celle de voir leurs récits traduits en espagnol et en portugais. Ils ont soif de rencontrer d’autres lecteurs sur d’autres continents, d’interagir avec la vaste fiction du monde. Et pourquoi pas figurer au catalogue ou du moins aux forums des rencontres et des salons littéraires ....
Certains d’entre nous entretiennent déjà des rapports mi-réels mi-fictifs avec les pays d’Amérique latine, terres de passion aimées douloureusement par leurs amis, par leurs amants.
FdH a quasiment écrit un Manifeste de l’art libre "Moi aussi j’ai fait un rêve" car "l’art n’est pas mort ... l’art est un phénix : admirez le renaître communautaire." Et encore :
"J’ai fait le rêve que tous pouvaient accéder à la culture, que les jeunes de banlieues comme les nantis avaient les mêmes chances. Qu’aucun homme désireux d’avoir accès à toutes les expressions artistiques ne s’en retrouve empéché à cause de l’argent.
Comme d’autres artistes, philosophes, musiciens, écrivains, déssinateurs, chanteurs, vidéastes, j’ai cru à l’enrichissement mutuel, à la construction non pas d’un mur, mais d’un mausolée des arts, au creusement non pas d’un fossé mais d’un tunnel reliant les classes sociales.
J’ai fait le rêve que tous ensembles, les artistes ouvraient les yeux, remarquant la bibliothèque d’Alexandrie rebâtie sous le nom d’Internet, qu’ils se levaient contre l’industrie de la culture actuelle et qu’ils empéchaient l’incessant incendie qu’elle s’apprète à créer contre l’Internet."
Mais plutôt que de réciter sans fin, la suite sur :
http://inlibroveritas.net/lire/oeuvre3278.html
Pour ma part, j’ai rêvé Cuba Libre et Porto Alegre avant de les voir naître sur InLibroVeritas, villes fantasmées, blessées d’attente, en attendant l’exil et le salut sous des cieux plus cléments mais trop lointains.
Tina Noiret